Sommaire
Écosystèmes d’apprentissage en entreprise :
1. C’est quoi ? 🤔
2. Une complexité accrue spécifique au Learning 🔓
3. Les composantes d’un écosystème d’apprentissage 🦾
4. L’écosystème au service de la pédagogie 🧙♂️
5. Un écosystème qui parle la même langue : interopérabilité 🔑
6. Exemple d’un écosystème d’apprentissage en entreprise 🏢
Le terme « écosystème » n’est pas choisi au hasard car comme dans la nature, c’est l’interdépendance et les relations complexes entre les différentes composantes qui nous intéressent ici. Dans un écosystème d’apprentissage, il y a donc différents individus dans différentes fonctions qui interagissent avec différents outils, contenus ou individus dans différents contextes et c’est la somme de tout cela qui compose un écosystème d’apprentissage.
Nous verrons qu’en matière de gestion d’écosystèmes complexes, le Learning fait face à son lot de spécificités. Si, comme dans la nature, un petit changement dans un écosystème peut avoir de grosses répercussions, cela est vrai dans un sens comme dans l’autre. Au-delà de la stricte analyse des composantes de l’écosystème, c’est d’un cadre holistique pour les rationaliser dont il est surtout nécessaire si l’on veut véritablement parler d’écosystème.
Un écosystème d’apprentissage, c’est quoi ? 🤔
Au sein d’une entreprise, un écosystème d’apprentissage est un système interdépendant et interconnecté d’individus, de groupes d’individus, de contenu, de technologie, de culture et de gouvernance disposant d’une architecture de donnée consolidée qui a pour objectif d’adresser ces différentes composantes de façon holistique.
Une complexité accrue spécifique au Learning 🔓
Les premiers écosystème « artificiels » ne datent pas d’hier. Des écosystèmes complexes couvrant différentes parties prenantes, regroupant différentes technologies et qui utilisent la donnée pour optimiser l’écosystème non seulement existent mais prospèrent grâce aux synergies qu’ils créent. A l’image des réseaux sociaux, des plateformes vidéo ou autres … l’approche « d’écosystème » a permis beaucoup d’innovation et de construction de valeur. Le Learning présente toutefois son lot de spécificités.
De multiples formats et modalités, éparpillés
Le paysage de l’apprentissage s’est élargi, englobant maintenant tout l’éventail de la formation et de l’apprentissage formel, informel, expérientiel …
Si d’autres écosystèmes « artificiels » (comme ceux des plateformes vidéo ou des réseaux sociaux par exemple) arrivent à être très pertinents, comme en témoignent leurs métriques de « temps passé » et d’engagement, ils n’ont pas à faire sens de la même variété de contenu et de modalité qu’ en Learning. De plus, les contenus sont également propres à l’écosystème alors que pour le Learning, l’ensemble des contenus pertinents à l’apprenant et l’entreprise sont souvent éparpillés dans différents systèmes qui ne communiquent pas ou mal entre eux.
Pertinence de l’apprentissage et quid des compétences
Dans un écosystème, le référentiel de compétences à une importance toute particulière. Les compétences donnent du sens à l’apprentissage. C’est grâce à elles que les objectifs peuvent être alignés et relatifs à elles que les progrès peuvent être mesurés. Or, le concept de compétence reste relativement abstrait et il n’existe pas de modèle définitif permettant de tout encapsuler. La où d’autres écosystèmes peuvent être pertinents avec un « simple » système de mots clés, le Learning ne saurait que difficilement s’en contenter.
Les composantes d’un écosystème d’apprentissage 🦾
Individus, groupes et culture apprenante
Les individus qui composent l’organisation sont une des composantes clé d’un écosystème d’apprentissage. C’est d’abord par eux que passera le changement. On retrouve différents types d’individus. Il est important de noter qu’ils sont tous avant tout apprenants mais qu’il peuvent également porter la casquette de manager, directeur, expert métier, formateur ou autre, ce qui aura un impact sur sa place dans l’écosystème.
Au-delà de la somme des individus qui les composent, les équipes, les communautés, les activités de networking ou autre types de groupes, ont également un rôle à jouer dans l’écosystème. Formaliser ces groupes d’individus ou d’apprenants est également un bon moyen pour enrichir l’écosystème.
L’entreprise nous assigne des postes et ces derniers font « formels » mais nos rôles évoluent dans le temps et deviennent de plus en plus abstraits. Nous pouvons parfois apporter des compétences, des ressources ou des expertises spécifiques, autres fois nous apportons un défi, un projet ou autre opportunité de développement pratique, et autres fois nous sommes des coachs ou des mentors.
Les individus et les groupes qu’ils forment contribuent fortement au développement d’une culture apprenante indispensable au bon fonctionnement d’un écosystème. Le partage, l’expérimentation, la volonté de se développer en continu… sont véritablement l’essence qui fait tourner l’écosystème.
Lorsque l’on considère la place de la culture des individus et des groupes, il est bon de se rappeler que toute le monde ne doit pas interagir avec l’écosystème de la même manière. Il est bon que les gens jouent des rôles diversifiés.
Contenu
Dans un écosystème d’apprentissage, le contenu se présente sous de nombreux formats différents. Il peut s’agir de contenu pédagogique formel, comme une série de modules de e-learning ou une formation présentielle. Il peut également s’agir de moments informels, comme des articles lus, des podcasts écoutés ou vidéos vues au quotidien, des échanges avec un manager, un expert métier ou d’autres employés.
Technologie
Presque toutes les composantes d’un écosystème d’apprentissage sont influencées par la technologie. Elle influence ce qui est appris, la manière dont cela c’est appris et les appareils ou plateformes sur lesquels c’est appris. Cela permet aux employés d’accéder à une variété de modalités d’apprentissage et d’interagir avec le contenu de la manière qui leur convient le mieux et qui répond à leurs besoins d’apprentissage uniques. La technologie doit également être capable de capturer l’apprentissage au-delà de ce qui se fait traditionnellement. Les différents moments de partage et doit être capable de créer, collecter, transmettre, traiter et archiver des informations à grande échelle.
Stratégie et gouvernance
L’entreprise dispose d’objectifs concrets (en matière de compétences disponibles par exemple) et prend des décisions en tenant compte de toutes les composantes de l’écosystème d’apprentissage orientées vers la réalisation des objectifs stratégiques de l’organisation. Il convient notamment de mettre en place un contexte favorable à l’apprentissage aligné avec la mission et vision et la stratégie de l’entreprise.
Données
Dans une logique d’écosystème, l’architecture de données est partagée. Les données sont ainsi structurées et enrichies par les différents systèmes . Ces données peuvent servir à des fins de Learning Analytics ou être utilisées par des algorithmes d’intelligence artificielle pour faciliter l’utilisation de l’écosystème. À partir de ces éléments, les organisations peuvent élaborer un nombre infini de solutions dynamiques pour développer et employer les individus, et pour optimiser leurs écosystèmes.
L’écosystème d’apprentissage au service de la pédagogie 🧙♂️
L’écosystème d’apprentissage modifie la gestion et le traitement des données des apprenants à travers les systèmes, les communautés et le temps. Au fur et à mesure que les capacités d’analyse évolueront, elles entraîneront des changements. D’abord en comprenant mieux la façon dont les apprenants se développent sur de plus longues périodes en améliorant la capacité des départements L&D à rendre l’enseignement plus actif et adaptatif. Ensuite en recommandant des expériences et des parcours d’apprentissage conçus pour répondre aux besoins des apprenants. Cependant, les nouvelles technologies n’améliorent pas l’apprentissage si elles sont appliquées sans but ni de cadre de mesure.
À mesure que les possibilités d’apprentissage deviennent de plus en plus accessibles — à la demande, n’importe où, n’importe quand et tout au long de la vie — les apprenants vivent l’apprentissage soit comme quelque chose qui manque de substance et de sens soit comme des vagues épisodiques d’activités qui pourraient presque être qualifiées de “subies”. Le défi est donc d’aider les apprenants à filtrer le bruit des données, à se concentrer sur les informations pertinentes et à relier de manière significative les nouveaux apprentissages aux expériences passées.
Un écosystème d’apprentissage couvre donc des modalités telles que l’apprentissage social, l’apprentissage basé sur la compétence, l’apprentissage en continu, l’apprentissage autodirigé…
Un écosystème d’apprentissage qui parle la même langue : interopérabilité 🔑
Afin de permettre aux différents systèmes de communiquer et ainsi construire un véritable écosystème, il existe une série de normes ouvertes et d’outils.
Elles définissent des protocoles et jettent les bases pour rendre les applications numériques plus fonctionnelles et interopérables. Elles permettent de rationaliser le développement des produits et d’éliminer les limites imposées par les fournisseurs pour la lecture ou l’écriture des fichiers de données en améliorant l’échange et le transfert des données.
Les plus pertinentes en matière d’écosystème d’apprentissage sont :
- La norme de reporting xAPI qui présente l’avantage de pouvoir capturer les moments d’apprentissage bien plus variés que SCORM
- Le Learning Record Store (LRS) qui permet de stocker la donnée au format xAPI depuis n’importe quelle source.
L’interopérabilité facilitera la consolidation des données tout au long de l’apprentissage. L’analyse de ces données permettra ensuite aux apprenants d’optimiser leur parcours d’apprentissage dans le cadre de leurs diverses moments d’apprentissage au long de leur carrière et, finalement, tout au long de leur vie ; et ce, en fonction des objectifs communs avec l’entreprise (ou pas que d’ailleurs).
Ces données, combinées à la science de la gestion du capital humain, pourraient également aider les organisations à atteindre leurs objectifs stratégiques de gestion des talents, notamment la planification des besoins, la mobilité interne, la rétention et le partage des connaissances.
Exemple d’un écosystème d’apprentissage en entreprise 🏢
Un écosystème d’apprentissage en entreprise bien construit pourrait ressembler à ceci.
On y retrouve notamment les éléments suivants :
- Une architecture de données basée sur le LRS et xAPI
- L’ensemble des contenus et moments d’apprentissage pertinents aux différentes parti-prenantes
- Une dimension de formation collaborative et entre pairs
- Une couche technologique afin d’améliorer l’expérience au sein de l’écosystème
- Un accès simple à l’écosystème et une diffusion cohérente du contenu.
- L’intégration aux autres briques RH à des fins d’enrichissement de données
En bref
Les écosystèmes d’apprentissage évoluent rapidement. L’apprentissage n’est plus une simple interaction entre apprenant, enseignant et contenu. Ce sont devenus des mécanismes complexes qui ont le potentiel d’optimiser l’apprentissage et par extension, d’améliorer la performance de l’entreprise.